Augmenter de façon très importante la taxe sur le foncier bâti, c’est choisir de faire payer une catégorie de Girondins : ceux qui sont propriétaires de leur maison, de leur appartement – qu’ils l’aient construit, acheté ou amélioré. Ne sont pas affectés de la même manière ceux qui ont un revenu immobilier ; pour eux, la taxe est une charge qui vient en déduction d’un résultat complémentaire. Pour celui qui a sacrifié une partie, souvent importante de ses ressources, pour celui qui a choisi d’épargner pour se loger, pour tous ceux qui ont fait l’effort de devenir propriétaires de leur habitation, c’est une charge très importante directement imputable sur leurs revenus. Ce choix se résume à faire payer les classes moyennes et à toujours pénaliser les mêmes, ou met en danger l’équilibre même de notre société.
La solidarité est une nécessité et un devoir mais elle ne saurait reposer essentiellement sur la même catégorie sociale. Ce n’est pas parce que la classe moyenne ne manifeste pas, ne perturbe pas la vie de ses concitoyens, ne casse pas, qu’il faut penser qu’elle sera toujours prête à tout supporter.
Ces deux points sont ma contribution à la lettre, cosignée par tous les conseillers de Gironde Avenir, envoyée le 27 Janvier 2012 à nos collègues maires et qui a suscité une très vive réaction de Jean-Marie Darmian. Cette lettre n’était donc pas l’œuvre du seul d’Amécourt.
Cher Monsieur, je consulte de temps à autre votre blog et je suis tombé sur votre apostrophe intitulée « La lettre du jésuite à celles et ceux qui ne sont pas ses apôtres ». J’utiliserais – pour qualifier vos propos – le terme qu’Yves Lecaudey appliquait injustement à ceux d’Yves d’Amécourt. Il disait « logorrhées ». Dans le cas présent, cela me parait tout à fait pertinent. En effet, outre les amalgames douteux, les relents d’anti-cléricalisme d’un autre âge, je perçois les signes d’un syndrome. Vous êtes, je le crains cher ami, affecté du syndrome de « d’Amécourt ». Vous le voyez partout, derrière tous les écrits, tout est de sa part, toute opposition est son œuvre, il est pour vous omniprésent.
Remarquez, je le comprends un peu. Ce n’est pas de chance d’avoir en face de soi, sur son territoire, un opposant de sa trempe, de son âge, de sa formation, de sa compétence et maintenant de son aura. Ca finit par vous « prendre la tête » comme disent nos jeunes.
D’autre part, toujours dans le même pamphlet, vous dîtes, je cite : « 6 Conseillers Généraux ont préféré rester prudemment à la maison pour ne pas être en difficultés sur leur canton … ». Par conséquent, mon cher Jean-Marie, nous allons donc être en grande difficulté car nous allons voter contre.
Mais dites-moi, de quelles difficultés parlez-vous ? Celles qui consistent par exemple à voir Monsieur le Président du SDIS nommer 4 pompiers professionnels à Captieux et 0 à Grignols alors que les besoins sont les mêmes ?
Je ne crois pas que cela soit lié à ma présence ou à mon absence au moment du vote ; c’est la politique du « petit copain », un point c’est tout. Vous avez une drôle d’idée de la démocratie et un manque total de respect pour vos opposants. A titre personnel, il m’arrive de voter pour, il m’arrive de voter contre. Ce ne sont pas vos considérations qui me font rester prudemment à la maison, c’est ma disponibilité et je vote en fonction de mes convictions.
Dois-je vous rappeler que de nombreuses fois, lors des séances plénières ou des commissions, la présence des Conseillers Généraux d’opposition a permis de sauver le quorum nécessaire ? Où étaient vos collègues ? Qu’elles étaient leurs motivations ? Nous ne posons pas ces questions, nous pensons qu’ils avaient leurs raisons.
Pour en terminer, je voudrais dire ici – et mon propos sera exempt de toute flagorneries -, que tant que nous aurons dans le fauteuil de Président Monsieur Madrelle, les effets pervers que vous confirmez en filigranes sur votre blog, même s’ils existent réellement, seront limités.
Par contre, Monsieur Darmian, j’ai cru comprendre de vos déclarations que vous envisagiez d’abandonner vos mandats en 2014 et cela me rassure car si vous aviez dû exercer quelques responsabilités dans l’avenir, vos propos feraient craindre une menace permanente pour l’égalité de traitement entre les cantons bleus et les cantons roses.
Monsieur le Président, Chers Collègues, je vous remercie.