Monsieur le Président,
Mes Chers Collègues,

Je souhaite simplement dire quelque mots après l’intervention de ma Collègue Liliane Poivert sur le projet de loi actuellement en discussion au Parlement.

A écouter le raisonnement du gouvernement, la mise en œuvre de la parité dans les futures assemblées départementales passerait nécessairement par l’élection d’un binôme homme-femme.

L’argument de la parité comme justification de cette réforme me semble dévoyé !

Il est vrai que les Conseils Généraux sont pour la plupart des bastions masculins.

Cependant, si j’en partage ce constat et approuve l’objectif de féminisation des institutions politiques, j’en réprouve les moyens et l’OVNI électoral que sera ce nouveau mode de scrutin.

Je reprends à mon compte les mots de Catherine Coutelle, Député PS de la Vienne, qui l’a déclaré elle-même dans La Nouvelle République, le 10 décembre 2012 : « C’est une solution qui me choque énormément et qui me heurte profondément. Le message que je reçois en tant que femme politique, c’est : « Vous n’êtes pas capable d’y arriver toute seule donc il faut faire des couples ! »

Par ailleurs, il ne faut pas se leurrer. Que va-t-il se passer en réalité : un grand nombre de sortants vont devoir trouver une femme pour pouvoir se présenter ! On retrouvera l’effet pervers de la parité qui jettera un doute sur la crédibilité des femmes élues puisque, précisément, elles ne l’auront pas été pour leur parcours, ni leur profil, mais parce qu’elles étaient des femmes uniquement !

Je ne crois pas beaucoup à la parité à marche forcée, à l’égalité fabriquée uniquement pour se donner bonne conscience. Je crois plus à une évolution des mentalités, portée par la nouvelle génération, pour que les femmes puissent jouer pleinement leur rôle dans la sphère politique. D’ailleurs, nous pouvons le constater depuis quelques années, elles sont de plus nombreuses à s’impliquer dans des domaines jusque-là très masculins.

Ne bradons pas les compétences et le mérite au profit d’une stricte égalité homme-femme.

Voilà, très simplement les quelques impressions que je tenais à vous livrer cet après-midi.

Je vous remercie.