Intervention de Jacques Chauvet sur le soutien à la filière ostréicole lors du BP 2011
Monsieur le Président,
Chers Collègues,
L’ostréiculture en France est en crise et les professionnels la subissent et luttent.
En effet, depuis trois ans, elle subit de très fortes mortalités sur le naissain mis en élevage. Ces mortalités sont connues depuis le printemps 2008 et peuvent réduire à néant la génération de naissains issue de l’année précédente. Ces mortalités sont comprises entre 60 et 90%.
Elles sévissent dans toutes les régions françaises et dans de nombreux pays, de l’Irlande à la Nouvelle Zélande en passant par le Maroc et l’Espagne.
La production d’huîtres est donc fortement impactée au niveau Européen.
Les conséquences sont graves et très préoccupantes :
- Fortes réductions de production
- Montée des prix de ventes
- Défaillances d’entreprises
- Licenciements.
De nombreuses entreprises du bassin manquent d’huîtres. En 2011 la situation sera encore dégradée ; elles sont 77 % à penser qu’elles manqueront de produit, 62% d’entre elles estiment le manque à plus de 50%.
Les conséquences de cette crise sur le bassin risquent d’être majeures.
Certaines mesures sont mises en place pour en minorer l’impact, des mesures pilotées par la région avec La Gestion Prévisionnelle de l’emploi et des compétences, par l’Etat avec la mise en place notamment cette année, d’une exonération des redevances domaniales, par le Comité Régional de Conchyliculture et bien sur, Monsieur le Président, par l’Institution Départementale dans le cadre de sa politique de soutien des filières économiques de la mer.
Au delà des investissements, des aides et des exonérations, les professionnels portent aussi leurs efforts sur la diversification des activités (activité de dégustation, pesca-tourisme, évaluation des stocks d’huîtres sauvages …)
Chaque ostréiculteur, cherche aussi à alléger ses charges, modifie sa stratégie commerciale, adapte sa stratégie de production afin de maintenir ses marges, diversifie ses activités, trouve de nouvelles sources de valorisation.
Aujourd’hui seule l’introduction d’huîtres résistantes provenant soit d’écloserie soit d’autres bassins, semble pouvoir apporter une solution à la production …
Nous ne savons pas encore combien de temps il faudra pour faire passer ce gène de résistance aux populations naturelles et donc s’interroger sur l’avenir du naissain naturel.
Quelles soient individuelles ou collectives les aides du département sont importantes, essentielles et déterminantes encore plus aujourd’hui et surtout demain. Les investissements sur les ports sont majeurs ; je citerais les travaux remarquables et colossaux au port de Meyran qui est devenu un port professionnel moderne et rationnel ou bien le futur et indispensable centre de transfert des déchets ostréicoles. Je me permets, Monsieur le Président, de vous rappeler l’urgence du dragage du port de La Teste centre et de celui du port de la Barbotière à Gujan-Mestras, ces deux chantiers réalisés permettront ainsi aux professionnels qui « font » la marée de gagner plusieurs heures.
Monsieur le Président, Chers Collègues, vous l’avez compris la situation continue de se dégrader mais des perspectives existent et les efforts et la volonté de tous font que l’ostréiculture est toujours là.
Elle est indispensable à la qualité des eaux du bassin d’Arcachon, elle en assure la veille.
Je vous remercie.
Retrouvez la motion en faveur du soutien à la filière ostréicole