« Territoire zéro chômeur » : Appel à rejoindre le Comité de soutien des élus locaux !
Infolettre de "Gironde Avenir" n°8
Cher(e)s élu(e)s de Gironde,
Cher(e)s abonné(e)s,
Mes chers collègues, en tant qu’élus de la République, dépositaires du suffrage universel, nous ne pouvons minimiser la défiance produite à l’égard des institutions. Cette crise d’adhésion est aussi la résultante de notre échec dans le domaine de la lutte contre le chômage.
Une société dans laquelle les individus ne peuvent, pour un trop grand nombre d’entre eux, bâtir un projet de vie, ne fonctionnera pas longtemps sur un mode du pluralisme démocratique.
Une première erreur a été commise en imaginant que le partage mathématique du temps de travail allait mécaniquement créer de l’emploi.
De notre point de vue, une nouvelle erreur, plus grave encore se profile, en imaginant que le revenu de base universel pourrait suffire à satisfaire les attentes naturelles de l’être humain et à accomplir son destin.
Par conséquent, le groupe Gironde Avenir s’est opposé au projet d’attribuer, en Gironde, le revenu de base sans contrepartie en termes de recherche d’emploi, d’acceptation d’offre d’emploi. Du reste, ce projet phare de la mandature du Président du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Luc GLEYZE en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès, a récemment été retoqué par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale.
Il ne suffit pas de de partager le temps de travail pour partager l’emploi. Il ne suffit, pas non plus, de pourvoir à l’existence de chacun pour résoudre l’équation de la dignité humaine. Ni la place du citoyen dans la cité. Il ne suffit pas de rémunérer la situation d’exclusion pour produire de l’inclusion.
La priorité de la lutte contre le chômage, notamment de longue durée, n’est pas une affaire de sollicitude ou de charité. Elle n’est pas non plus une question de solidarité.
En République, c’est le travail et le mérite qui distinguent le citoyen du sujet de l’Ancien Régime. Le travail qui distingue l’Homme qui construit son destin et celui qui le subit.
En outre, le travail reste l’indispensable marqueur du sablier de nos vies. Et la société du loisir n’est pas une alternative crédible : les conditions matérielles du chômeur ou du bénéficiaire des minima sociaux l’empêchent d’y accéder. Cela renforce l’écart avec le reste de la population et les frustrations.
Celui qui est de facto exclu rythme de la vie collective, celui qui se ressent comme assisté, celui qui a le sentiment d’être devenu inutile, celui-là s’écarte lentement des rituels et des actes de la vie sociale. Alors, oui, celui-là se détourne in fine de l’isoloir…
Face au chômage, il est plus urgent que jamais de faire preuve de créativité. Non, nous n’avons pas tout essayé ! Avec mes collègues du groupe Gironde Avenir, nous refusons de croire à la fatalité d’un chômage de masse.
C’est pourquoi, depuis plus de trois ans, je me bats pour promouvoir le dispositif « Territoire zéro chômeur de longue durée » et pour que ma ville, Castillon-la-Bataille, puisse l’intégrer.
« Territoire zéro chômeur », c’est un pari innovant pour résoudre localement le problème du chômage. Il part d’un postulat simple et humaniste : personne n’est inemployable.
Cette expérimentation vise à créer des entreprises à but d’emploi (EBE) pour proposer un travail, en CDI et à temps choisi, à chaque chômeur de longue durée volontaire.
Ce n’est pas le travail qui manque ! Beaucoup des besoins de notre société ne sont pas couverts: dans les services à la personne, dans la mise en place de la transition écologique…
Ce projet a aussi une grande vertu : défendre la valeur travail. Et il ne génère pas de dépenses supplémentaires, par rapport à l’indemnisation du chômage.
Depuis janvier 2017, une expérimentation est en cours sur dix territoires. Les premiers résultats sont encourageants, en matière de réinsertion professionnelle et sociale. Désormais, il faut l’étendre à d’autres territoires.
J’ai personnellement défendu ce projet devant Emmanuel MACRON, lors de sa venue à Bordeaux, le 1er mars dernier. Je lui ai rappelé notre impatience, dans l’attente du vote d’une loi pour autoriser cette seconde phase de l’expérimentation.
Le Président de la République m’avait promis une réponse. Il veut accélérer le processus législatif afin de permettre l’adoption de cette loi, dès cette année. De nombreux parlementaires souhaitent également une extension de cette expérimentation.
Mes chers collègues, dans ce combat qui vous tient particulièrement à cœur en tant qu’élus de la République, j’ai besoin de vous, de votre engagement essentiel et déterminant dans ce dispositif Je vous invite donc à rejoindre le Comité de soutien des élus locaux au projet « Territoire zéro chômeur de longue durée » (formulaire ci-dessous).
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